Aujourd'hui c'est l'anniversaire de "la nuit des poètes assassinés", le 12 août 1952.
[je copicolle un texte écrit par Anshl Mihaly]
En mai 1952, s’ouvre à Moscou le procès de 15 intellectuels juifs, anciennement membres du Comité antifasciste juif (créé en août 1941 et dissous en novembre 1948). Ils sont accusés de « la planification d'une insurrection armée visant à établir une république sioniste et bourgeoise qui aurait servi de base américaine en Crimée, ainsi que d'activités d’espionnage au profit d'États étrangers et de propagande antisoviétique».
Le 12 août 1952, treize d’entre eux sont exécutés dans les caves de la Lyubanka : les écrivains et poètes de langue yiddish Dovid Bergelson, Itzik Fefer, Dovid Hofshteyn, Leyb Kvitko et Perets Markish, l'acteur Binyomin Ziskind, Boris Shimeliovitsh, médecin en chef de l'Armée rouge, Joseph Yuzefovitsh, historien, Ilya Vatenberg, éditeur, Emilia Teumim, éditrice, Leon Talmy, journaliste et traducteur, Khayke Vatenberg-Ostrowskaya, traductrice, épouse d'Ilya Vatenberg, Solomon Lozovski, ancien vice-ministre soviétique des Affaires étrangères, responsable du Bureau d'information soviétique. La seule survivante sera la médecin et biochimiste Lina Stern. Solomon Bergman, ministre-député du Contrôle d'état, est décédé pendant sa détention.
Shloyme Mikhoels, acteur et directeur du Théâtre juif d'Etat de Moscou, président du Comité juif antifasciste, avait été assassiné dès janvier 1948 à Minsk sur ordre direct de Staline.
Le romancier Der Nister (Pinkhes Kaganovitsh), arrêté en 1949, est mort dans un hôpital pénitentiaire du Minlag en 1950.
De nombreuses autres personnalités juives furent arrêtées pour être ensuite exécutées ou condamnées à de lourdes peines.
Ces assassinats s'inscrivaient dans une politique antisémite de grande ampleur qui ne prit fin, dans sa dimension de violence, qu'avec la mort de Staline mais se poursuivit par l'exclusion partielle des Juifs soviétiques de nombreux secteurs de l'économie et de la science.
Un journal en yiddish put reparaître en 1961 mais la succession des répressions avait définitivement décapité la culture yiddish soviétique.
כּבֿוד זײער אָנדענק